ART ET CRÉATION

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Art extra-sensoriel*

188 Western Show in Universal Studio

188 Western Show in Universal Studio

Soirée de Noël chez Katharina. Elle m’a demandé de faire une intervention pour le Congrès 2000, et de lui communiquer vite le sujet. J’avais déjà une vague idée, depuis quelques jours, d’une forme d’art non matérielle ; et cette nuit, je me suis réveillé et ai reçu les informations. Il s’agirait de l’art du royaume des formes subtiles et de l’art du royaume du sans-forme ; pour ne pas parler de l’art nirvanique, qui serait au-delà de tout art (du concept même de l’art), de toute création – car il est avant la création, et après la cessation. C’est sans doute le plus intéressant, mais on peut déjà commencer par les deux autres, qui sont plus accessibles (par les jhanas*). L’art des formes subtiles serait l’aspect non perceptible par les sens physiques d’une œuvre d’art (ou d’un objet de réfé­rence), il donne une trace, une suggestion, une direction ; c’est un objet moins concret et matériel qu’une œuvre d’art traditionnelle. Cet objet ne devrait pas distraire, ni captiver ou séduire, charmer l’esprit, mais être un simple support à l’encodage d’un message subtil. L’œuvre elle-même n’est pas du domaine physique et ne peut pas être perçue par les sens physiques. Elle se situe au niveau de l’intuition, du sixième sens, et non au niveau de l’esprit conceptuel ; à un niveau de perception non mental et non conceptuel, mais plutôt émotionnel : au niveau du cœur, du ressenti.

Cet aspect existe dans des œuvres traditionnelles (comme La Joconde), où la sensation ressentie dépasse le niveau des sens physiques. Mais la perception sensorielle est le déclencheur de l’émotion. Il s’agirait de contacter directement les sens subtils sans passer par la vue ou l’ouïe ; par un toucher subtil peut-être, celui qu’on utilise dans le scanning énergétique (avec la main), ou par une perception directe au niveau des chakras (troisième œil ou autre) : on se connecte directement à une fréquence vibratoire. Le problème est de différencier la fréquence vibratoire (le message) que l’artiste veut transmettre, de toutes les autres fréquences vibratoires qui existent dans notre environnement. Il s’agit d’encoder un objet ou un lieu, sur lesquels le spectateur peut se brancher pour percevoir le message. Cet objet peut aussi être un son, un mot, un symbole ; un symbole qui n’est pas nécessairement physique, et qui n’est pas limité par l’espace et le temps. Il pourrait être placé, encodé, implanté dans un support ou un espace (physique ou non), et donner ainsi une clé d’accès pour se relier à la fréquence ; par exemple un petit rituel, une initiation, une posture, un son harmonique, une nuance, une certaine forme de méditation, une bénédiction, un mantra.

Ces formes subtiles seraient perceptibles soit dans un lieu donné, par exemple une exposition d’œuvres invisibles, soit dans un temps donné, plus ou moins limité, ou être accessibles en n’importe quels lieu et temps par un code d’accès. Le spectateur ressentirait alors l’œuvre et pourrait percevoir des visions, couleurs, sons et autres réactions sensorielles, ainsi que des réactions émotionnelles. La perception pourrait être fixe (pour la peinture) ou évolutive (pour la musique, le film). Il reste à voir dans quelle mesure ces sensations ou perceptions seraient objectives ou subjectives, et les mêmes pour tout le monde (sans doute pas, avec toutefois des lignes dominantes fixes). Probablement que certaines personnes seraient plus ouvertes à ces perceptions, et d’autres pas du tout. Alors, une sorte d’initiation pourrait leur ouvrir la perception, ou une certaine pratique (méditation, chant, ou autre), de façon à accorder (tune), harmoniser le corps (ou les corps subtils) à la fréquence vibratoire du message. L’implantation des œuvres serait un peu semblable à celle des piliers de lumière, ce seraient des structures encodées, matérialisées énergiquement dans un espace donné et sur un support particulier, mais qui pourraient aussi être envoyées à distance, comme on envoie du Reiki ou de la télépathie.


* Art extra-sensoriel : concept artistique que j’ai développé à partir de 1998. L’art extra-sensoriel n’agit pas seulement sur nos perceptions sensorielles du monde matériel de la forme, mais aussi sur nos perceptions extra-sensorielles du monde des formes subtiles et du monde du sans-forme, ce qui lui permet de produire la guérison et l'ouverture spirituelle. Pour plus de détails, visitez mon site https://pierre-wittmann-peinture.simdif.com.

Jhana (pali ; sanscrit : dhyana) : absorption méditative. Les jhanas sont des états de profonde méditation produits par la concentration. Les enseignements du Bouddha citent huit jhanas – quatre jhanas de la sphère matérielle subtile et quatre jhanas de la sphère immatérielle. Si Ayya Khema insistait beaucoup sur l’importance de la pratique des jhanas, curieusement, ils sont rarement enseignés dans les milieux bouddhistes occidentaux, et même souvent déconseillés.

 

26 décembre 1998, Chiang Mai

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