Structures de lumière
Continuer sur ma lancée. Beaucoup de mes anciens tableaux sont déjà des structures de lumière, des rayons, des géométries colorées. Qu’est-ce qui me retient maintenant ? Rien. Écouter de la belle musique en jouant avec mes couleurs devant mon chevalet de bois. La vie d’artiste, de petit peintre : créer dans la joie, sans se prendre au sérieux. Mieux regarder aussi, ouvrir les yeux à l’inspiration, aux symboles qui nous entourent, à cette lumière qui est partout présente, au visible et à l’invisible, au monde intérieur comme au monde extérieur, à l’union des deux.
Voir les rayons de lune ou de soleil, les sphères de lumière aux couleurs d’arc-en-ciel, les auras, les énergies multicolores qui entourent toutes choses, les rayons et les champs d’attraction qui relient les êtres et les choses ; l’expression colorée de nos sentiments et de nos émotions, les rayons laser de nos flashs de sagesse, les halos de notre amour et de notre compassion, les flammes de nos passions et de nos désirs, les braises de nos colères ; les couleurs des forêts d’automne, des marchés aux fleurs, des univers sous-marins, des tissus de soie bien rangés dans les boutiques, des grandes boîtes de pastels. Les sujets ne manquent pas, il suffit de les saisir au vol.
Et pas seulement les couleurs, mais les formes, les trésors de la géométrie, ceux de la nature, les configurations variées de la technologie humaine, les formes libres, chaotiques, qui s’interpénètrent pour former des patterns, les grandes surfaces de camaïeux où les formes se fondent, disparaissent dans la vacuité, les fonds obscurs et impénétrables, les cadres qui limitent ou mettent en valeur, les petits points, les longues lignes sinueuses, les droites tranchantes, les surfaces mouvantes, qui remplissent l’espace de leurs imbrications.
21 novembre 1998, Chiang Mai